Guide d'achat : Comment choisir des gants de travail ?

Le gant de protection universel qui permet de réduire tous les risques de votre activité professionnelle n’existe pas. C’est pourquoi, comme vous pourrez le constater, il vous faudra souvent choisir des paires de gants différentes en fonction des tâches à effectuer.
Pour trouver l'EPI de protection des mains adapté à votre métier, il y a de nombreux points à vérifier et de questions à se poser. A partir de ce guide, vous pourrez reprendre chaque étape pour trouver le gant de travail idéal.

Quels sont les éléments déterminants pour choisir un gant de travail adapté à mon métier ?

Les différents types de manutention en fonction des tâches à effectuer :

Avant toute chose, il faut définir les tâches qui nécessitent de porter une protection des mains. Ensuite, pour chacune de ces tâches identifiées, il faudra définir le type de manutention, qui va déterminer le type de gant dont vous aurez besoin.

  • La manutention lourde : elle regroupe tous les travaux lourds, c’est-à-dire le gros oeuvre, qui ne nécessitent pas de dextérité mais une grande résistance aux agressions mécaniques. Nécessite de porter des gants très résistants.
  • La manutention légère : pour les travaux légers, qui demandent de la précision et de la dextérité, sans avoir besoin d’une grande résistance mécanique. Nécessite de porter des gants qui offrent un bon compromis entre résistance et précision.
  • Les travaux de précisionla manutention fine : pour tous les travaux fins qui exigent une grande précision. Nécessite de porter des gants de précision.

Les différents environnements de travail :

Il vous faudra ensuite définir votre environnement de travail en fonction des tâches que vous effectuez. Cet environnement va orienter le choix du matériau utilisé, de l'enduction du gant... Il faudra donc vous demander :

  • Si vous travaillez en milieu sec
  • Si vous travaillez en milieu humide
  • Si vous exercez dans un milieu huileux et graisseux
  • Si vous évoluez dans un environnement froid
  • Ou au contraire si vous évoluez dans un environnement chaud
  • Ou encore si vous travaillez dans un environnement ATEX

L’identification des risques professionnels et donc des normes de protection adaptées :

En fonction des différentes activités professionnelles et des tâches exercées, il existe de nombreux risques auxquels vous pouvez être exposés au niveau des mains et qui nécessitent une protection. Il vous faudra donc identifier ces risques qui vont directement influencer le choix des normes de vos gants :

  • Risques mécaniques : abrasion, déchirure, perforation (EN 388)
  • Risque coupure classique (EN 388) ou de tronçonneuse (EN 381)
  • Risques thermiques : risque froid (EN 511) , risque chaleur (EN 407) ou risque soudure (EN 12477)
  • Risque électrique (CEI 60903)
  • Risques chimiques (EN 374)
  • Risque hygiénique (valable principalement pour le domaine de l’agroalimentaire) : gant contact alimentaire
  • Risques électrostatiques (EN 16350)
  • Risque de happement : il ne faudra pas porter de gants
  • Ou encore risque biologique (EN 374-5)…

Retrouvez toutes les explications sur les normes des gants ici.

Ainsi, avec tous ces éléments, vous savez quel type de gant vous devez choisir et à quelle norme celui-ci doit être conforme. Pour vérifier l'adéquation d'un gant avec la manutention et l'environnement de travail, d'autres éléments peuvent vous aiguiller comme le type de montage du gant, la jauge de votre gant ainsi que la matière et l'enduction du gant. C'est ce que nous allons vous présenter ci-dessous. Vous pourrez ainsi vérifier point par point que le gant répond à vos besoin.

Mieux comprendre les gants pour répondre au mieux à vos attentes :

Les différents types de montage d’un gant :

Il existe divers types de montage pour un gant, offrant des avantages spécifiques pour chacun d’entre eux. Ici, le montage d’un gant permet d’être en adéquation avec le type de manutention que vous exercer grâce à un gant adapté : un rapport entre solidité et dextérité.

  • Montage américain : principalement en cuir. Adapté à la manutention lourde car très résistant (peu de couture donc peut de fragilité). Non adapté à la manutention de précision. En fonction des différents éléments ajoutés à ce montage, il existe 2 sortes de gants : le gant maîtrise (sans manchette) ; le gant docker (avec manchette en toile).
  • Montage une pièce = gant tricoté sans couture : idéal pour les travaux de précision et la manutention légère : offre une bonne dextérité. Tricoté en une seule pièce élastique, il s’adapte aux contours de la main et offre un bon confort (pas de couture). Grande liberté pour une multitude de matériaux et de sortes.
  • Montage ville / Montage fourchette : préconisé pour les applications fines (confort et dextérité). Ces gants disposent entre chaque doigt un soufflet (une matière cousue entre chaque doigt) et le pouce est ce que l’on appelle rapporté.
  • Gant trempé non supporté : consiste à tremper la forme dans des bains d’enduction comme le nitrile ou le latex. Ainsi, ces gants n’ont pas de support où est apposée une enduction. L’enduction est elle même un support. L’épaisseur de ce type de gant dépend à la fois du temps de trempage et du nombre de trempage (simple, double ou triple trempage). L’avantage de ce type de montage est de créer des gants 100% imperméables, idéal pour les risques chimiques. Pour plus de confort, ils peuvent être floqués de coton (plus facile à enfiler et à retirer, meilleure absorption de la transpiration).
  • Montage à plat coupé / cousu : principalement utilisé sur les gants en coton. Deux pièces identiques sont cousues ensembles (la face de la paume et la face du dos).

La jauge d’un gant tricoté sans couture : un indicateur de dextérité :

La jauge est un facteur décisif pour déterminer la dextérité d’un gant sans couture et donc de la précision des travaux pouvant être utilisés dans le cadre d’applications fines en utilisant un gant. La jauge correspond pour faire simple à la finesse du tricot. C’est une unité de mesure propre au tricotage. Cela permet de déterminer le nombre d’aiguilles d’une machine à tricoté, comprise dans un pouce (mesure anglaise qui correspond en France à 2.54 cm).

Les gants sans couture sont donc dotés d’un numéro de jauge (de 7 à 18). Plus ce numéro est élevé, plus le gant est fin et donc plus il offre de dextérité permettant de travailler avec précision. Mais cela signifie qu'il offrira une moins bonne résistance mécanique.

Les principales matières des gants de travail :

Il existe une grande variété de matières utilisées dans la conception de gants professionnels. Toutes possèdent des avantages et inconvénients.

  • Le Cuir : une matière naturelle aux multiples propriétés. Le cuir pleine fleur est fin, idéal pour les manutentions légères et les applications fines. Le cuir croûte est plus épais et donc plus résistant mécaniquement (adapté aux manutentions lourdes). Le type de cuir est aussi important : l’agneau est souple, moins résistant mais adapté aux travaux de précision. Le cuir de bovin est en revanche très résistant. Le cuir de chèvre est un bon compromis entre souplesse et résistance.
  • Le Coton : une matière végétale qui peut être utilisée de diverses manières : seule, en combinaison avec d’autres fibres synthétiques ou comme doublure. Elle offre une grande respirabilité ainsi qu’une forte capacité absorbante. Les fibres de coton, en plus d’offrir une bonne souplesse résistent très bien à la torsion, à la traction et aux hautes températures.
  • Le Latex : une matière naturelle aux propriétés élastiques (grande extensibilité) mais qui peut présenter un risque allergique pour certaines personnes. Offre une bonne résistance à l’usure et la déchirure. Résiste aux détergents, alcools et produits dilués à base d’eau. Inadapté aux huiles, graisses, solvants organiques et hydrocarbures. Le latex est 100% étanche à l’eau mais pas à l’huile : il est donc hydrofuge mais pas oléofuge (= résistant aux huiles).
  • Le Nitrile : un caoutchouc synthétique performant. Contrairement au latex, il est parfaitement oléofuge. Bonne protection aux hydrocarbures, acides, huiles et aux graisses ainsi qu’aux produits chimiques dangereux et aux solvants (à condition qu’il soit normé Protection Chimique EN 374). Plus le nitrile est épais, meilleure est sa résistance chimique mais plus il perdra en élasticité. Inadapté aux cétones, acides oxydants et produits halogénés chlorés ou fluorés. Offre une bonne élasticité, est résistant aux coupures, accrocs, à l’abrasion et à la perforation. Il peut s’utiliser à des températures négatives jusqu’à -4°C et à des températures positives jusqu’à 150°C : il est donc polyvalent.
  • Le Néoprène : premier caoutchouc synthétique. Il présente de multiples avantages grâce à des performances supérieures au caoutchouc naturel : grande souplesse, qualité tactile, imperméabilité aux gaz, à la vapeur et à l’humidité, très bonne résistance aux produits chimiques (acides, alcools, hydrocarbures et bases forts). Pas résistant aux solvants aromatiques et chlorés. Résiste très bien aux conditions thermiques chaudes jusqu’à 95°C en contact continu et 150°C pour le contact intermittent. En utilisation froide, il peut être utilisé jusqu’à -25°C. En dessous, il perd sa flexibilité et se rigidifie et devient cassable à -40°C.
  • Le PVC : en fonction du procédé utilisé dans la fabrication de la matière, celle-ci est appelée PVC ou vinyle. Il est difficile de juger de ses propriétés mécaniques et chimiques du fait que cette matière soit obtenue de la combinaison de divers plastifiants et résines.
  • Le Polyuréthane (PU) : une matière qui réunit souplesse, finesse et respirabilité. En milieu sec, il offre une bonne dextérité et préhension. Il est déconseillé de l'utiliser en milieu gras, huileux et humide. Très bonne résistance à l’abrasion.

L’enduction d’un gant de protection :

Une enduction sur un gant présente de nombreux intérêts : elle peut offrir une plus grande résistance à la pénétration de liquides et notamment aux produits chimiques, améliorer la préhension en milieu humide ou graisseux, renforcer la résistance mécanique du gant...

Les techniques d’enduction :

  • L’enduction classique : résiste très bien à la pénétration des liquides mais offre une faible respirabilité de la main. De plus, une enduction classique standard (c’est-à-dire sans finition texturée) offre peu de préhension en milieu humide (les objets glissent).
  • L’enduction mousse : offre une bonne prise en main en milieu humide et une grande respirabilité pour plus de confort. En revanche, elle résiste naturellement moins bien à la pénétration de liquides et offre une durabilité moindre.

Les formes d’enduction :

  • L’enduction paume : l’enduction est seulement placée à l’intérieur de la main, à savoir la paume et l’intérieur des doigts. Offre une bonne respirabilité à la main grâce à un dos aéré.
  • L’enduction trois-quart est souvent appelée enduction paume et dos. Ici, c’est l’intérieur de la main et la moitié du dos qui est enduit : la paume, les doigts intérieurs et extérieurs et une partie du dos.
  • L’enduction complète : le gant est entièrement enduit. En fonction de la matière de l’enduction, l’avantage d'une enduction totale est d'offrir une bonne protection à la pénétration de liquides et aux risques mécaniques. En revanche, le gant est peu respirant.
  • La double enduction : consiste à enduire deux fois à gant pour renforcer ces performances. Il est par exemple possible d’avoir un gant entièrement enduit pour le rendre résistant à la pénétration de liquides tout en y ajoutant une enduction trois quart pour renforcer l’adhérence du gant et donc améliorer la préhension.
  • L’enduction spéciale : des enductions très variées ayant souvent pour objectif d’améliorer la prise en main d’objets (c’est ce que appelle le “grip”) notamment en milieu humide grâce à des enductions texturées ou adhérisées. On trouve par exemple l’enduction crêpée ou l’enduction à picots.

Bon à savoir...
Il est important de souligner que le matériau qui constitue l'enduction d'un gant va déterminer une certaine résistance aux risques mécaniques ou aux risques chimiques. En effet, les matériaux présentés précédemment offrent les mêmes propriétés qu'ils soient utilisés pour le matériau du gant ou pour son enduction. Ainsi, un gant mécanique pour les milieux graisseux par exemple devra avoir une enduction nitrile car cette matière est oléofuge à la différence du latex. Un gant de protection produits chimiques devra obligatoirement posséder un enduction.

La doublure d’un gant : amélioration du confort et de l’isolation :

La doublure intérieure d’un gant est un facteur de choix qui peut être décisif pour deux raisons. Une doublure intérieure en coton est idéale pour absorber la transpiration, offrant ainsi plus de confort lors d'un port prolongé. La doublure peut également mieux isoler vos mains contre le froid. La doublure offre une meilleure isolation thermique à condition qu’elle offre quand même une bonne respirabilité puisque la transpiration peut accélérer le refroidissement du corps. Si votre gant ne possède pas de doublure, vous pouvez utiliser un sous gant isolant en coton, à condition de prendre votre gant dans une taille supérieure.